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Un papillon en Indochine

9 septembre 2008

Bientôt l'après...

Je profite des derniers jours ici...

Après ce formidable week-end à Mương Khương je suis allé voir, enfin, les fameuses marionnettes sur l'eau. C'est un très joli spectacle. J'aimerais pouvoir comprendre le Viet pour savoir de quoi retournent toutes ces histoires.

Lundi soir nous avons pris notre cours de Kung-Fu avec Master Quang. C'était mon dernier... jusqu'à la prochaine fois. Nous restons en contact. Il est possible qu'il vienne en France pour animer un stage. Il se prépare à sortir un livre avec un ami et élève Français.

Repas au Highway 4 avec Ca., une amie de B. Nous mangeons en tailleur sur une terrasse au milieu des toits enchevêtrés. 

Aujourd'hui je me gave de tout ce que je laisse ici... provisoirement.

Ce soir, nous fêtons mon départ avec les colocataires de B. et une petite clique qui a été invitée. C'est aussi l'anniversaire de Ch., avec qui nous étions allés au Musée d'ethnologie.

I'll be back...

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5 septembre 2008

Courte pause à Ha Noi...

Nous prenons une petite pause de trois jours à Ha Noi avant de repartir vers d'autres horizons.

Nous avons décidé d'envoyer des photos à la famille Dao qui nous a si gentiment accueillis dans les montagnes. Le mercredi, après mon cours de Viet, nous retouchons donc les photos sélectionnées avec Ag. puis B. et moi allons boire une bière au Bia Hơi et nous dirigeons vers chez Master Quang pour notre cours de Kung-Fu.

Le lendemain je me balade dans le centre ville quand une moto décide de passer sur la voie de gauche entre le trottoir et moi. Il me cogne d'un coup sec. Il devait regarder les boutiques. Nous crions un peu tous les deux. Il boude. Nous repartons chacun de notre côté. Je suis un peu sonné mais tout va bien.

20080822_ha_noi_IMG_3578Le soir nous allons chez Hang avec B. pour commander nos billets pour Sa Pa. Nous regardons les tours qu'elle propose, car Sa Pa est vraiment trop touristique et nous avons besoin d'air, quand arrive Christian, son mari. Il connaît bien la province de Lào Cai car il étudie les Hmongs dans la région. Il nous fabrique un tour sur mesure : arrivée en train à Lào Cai le samedi matin, location de motos puis une cinquantaine de kilomètres plus haut dans les montagnes arrivée à Mương Khương, presque à la frontière chinoise. Nous ne pouvons pas aller à Pha Long car Hang ne réussit pas à nous avoir d'autorisation. Il paraît que le marché ethnique est splendide par là-bas. Tant pis. Mương Khương ce sera super ! Nous ferons une balade l'après-midi du samedi et et nous irons au marché le dimanche matin avant de revenir à Lào Cai pour prendre notre train de retour.
C'est d'accord et je repasserai le lendemain pour chercher les billets de train "super-luxe" que nous avons réservés pour 4 Dollars de plus que le "low-cost". Nous sommes un peu fatigués des transports pour le moment. Aller à Lào Cai nous prendra environ dix heures.

Le lendemain je profite du trajet pour acheter des tongs en paille pour la petite-fille de D., à qui il a oublié d'en ramener. Je négocie ferme avec mes trois mots de Viet car le vendeur m'en demande un prix qui approche le triple de ce que nous avions vu à Hoi An. Je le lui dis et il me répond en rigolant qu'il faut les faire venir en moto de Hoi An et que ça coûte cher. Finalement je les paierai à peu près ce qu'elles coûtent pour les nombreux touristes de la ville côtière. C'est-à-dire sans doute bien plus cher que pour les Viets, mais c'est normal.

Vendredi, nous déjeunons chez Luyen, une amie de B. qui a une petite fille. Elle nous fait un Bun Cha délicieux. Le soir, Kung-Fu à nouveau puis départ pour Lào Cai...

J'entame mes derniers moments ici... Ca pince un peu...

2 septembre 2008

Boue dans le Ha Giang... Bus cross #2

Nous repartons au petit matin, non sans avoir salué toute la famille qui nous a accueillis.

Les enfants nous suivent sur le chemin et nous jouons à cache-cache avec eux, nous chantons des chansons. Il pleut, encore, et la route est vraiment boueuse. Les enfants se cachent dans des sortes de tranchées. Ils courent sur la route pentue. On se demande comment ils font pour ne pas tomber.

20080902_ha_giang_IMG_5296Peu avant l'arrivée ils se mettent à courir plus vite et nous saluent avant de disparaître. Peut-être ont-ils école le jour de la fête nationale. Font-ils ce chemin tous les jours à pied ? Il semble qu'il y a plus de dix kilomètres entre chez eux et le village.

A l'arrivée à Pan Hou, nous remettons nos affaires en ordre, réglons notre dette et partons en xe om "de confiance". Viet et Hui sont de la partie. Au milieu du chemin mon xe om a une panne de frein arrière. Je monte sur la moto de Hui et Viet prend B. et Ag. sur la sienne.

Après avoir quitté nos amis et mangé un morceau nous prenons un bus bondé que Cl. négocie à l'arrachée à 80 000 Đồng. Au moment de payer le rabatteur en réclame finalement 100 000. C'est déjà beaucoup plus que le prix local. Tout le monde s'énerve un peu, le rabatteur boude, le bus fait un détour par un petit chemin et s'arrête pour nous demander l'argent. J'imagine que si nous n'acceptons pas nous serons éjectés du véhicule à 5 kilomètres de tout passage de bus. Nous acceptons de payer 100 000 mais seulement à l'arrivée à Ha Noi.

Tout le monde est d'accord mais quelques kilomètres plus tard nous changeons de bus et le conducteur nous fait promettre que nous paierons les 100 000 Đồng au nouveau patron à l'arrivée à Ha Noi. C'est d'accord.

Nous entrons dans le bus avec nos bagages. Il est déjà bondé de gens assis les uns par-dessus les autres. Nous sommes tassés au fond et le rabatteur essaie de coller encore des gens entre nous. Nous refusons. Un jeune Viet refuse aussi et râle parce que le prix est trop cher pour être tassés comme des poulets américains.

Finalement le bus prend lui aussi un petit chemin de campagne au moment de payer pour tout le monde et nous commençons à être vraiment sous tension. Il s'embourbe et le rabatteur fait descendre une dizaine de personnes. Il accélère. Nous craignons qu'il se retourne. B. n'est pas bien. Au. et moi hurlons que nous allons tous descendre. Au bout du compte seuls Ag. et moi réussissons à rejoindre la terre ferme (ou plutôt la boue molle) et le bus redémarre. Je cours dans la boue, j'en ai jusqu'au genou, et commence à frapper sur le bus pour qu'il s'arrête. Ce qu'il finit par faire. Les autres descendent et nous nous éloignons.

Nous donnerons une partie convenable du billet au chauffeur avant de rejoindre une maison du village pour nous nettoyer les pieds et boire un verre d'eau.

Des amis de la famille nous conduisent, moyennant finances, au bout de la route pour que nous trouvions un moyen de rentrer. Pas de bus, pas de taxi, inutile d'espérer rentrer en moto car ce serait trop cher à cinq.

Un ami d'un des xe om improvisés finit par contacter quelqu'un qui a une voiture. Le type vient et nous demande une fortune pour rentrer à Ha Noi. Il prend un risque d'amende en acceptant de conduire cinq personnes d'un coup. Nous négocions le tarif et finissons par accepter un prix exorbitant mais de circonstance.

20080902_ha_giang_IMG_5302Sur le chemin nous rigolons un peu. Des petits chevaux rouge et blanc qui bougent la tête sont collés au tableau de bord.

A l'arrivée à Ha Noi, le chauffeur commence a avoir peur. Il y a beaucoup de monde dans les rues pour la fête nationale et ça doit être la première fois qu'il vient à la capitale en voiture. Nous souhaitons être déposés chez Au. Il refuse et traine. La bande recommence à s'énerver. Après une petite discussion, il nous dépose au bon endroit, nous le payons et nous préparons à lui indiquer le chemin de retour quand il nous réclame 100 000 Đồng de plus. C'est la goutte d'eau ! Nous sortons de la voiture en claquant la porte et le menaçons d'appeler la police s'il n'ouvre pas son coffre pour que nous puissions récupérer nos bagages.

Nous finissons la journée en mangeant du poulet et du pain au miel, pour adoucir nos esprits fatigués...

1 septembre 2008

Fleurs dans le Ha Giang, jour 3...

Il est 5 heures... les coqs s'éveillent ! Courte nuit mais nous repartons d'un bon pied.

Comme les jours précédents il y a du brouillard le matin mais le temps se lève dans l'après-midi.

20080901_Ha_Giang_IMG_5012Nous marchons peu, la route est vraiment facile et nous avalons le peu de kilomètres assez rapidement avant de rejoindre une maison qui nous accueille pendant un bon moment. Le traditionnel uống nước (grosso modo le petit coup qu'on boit à la petite table que possède chaque maison, du thé la plupart du temps) nous attend et nous buvons avant de manger. Le père de la famille est en train de couper un fruit rond qui contient comme de grosses amandes dont il enlève les peaux avant de couper en petits morceaux les deux fruits que chacune d'elle renferme. Ca n'a pas de nom en Viet nous dit-il mais il prononce le nom en Dao. J'oublie, comme souvent.

Les plats cuisent sur le feu de bois au milieu de la pièce...

Nous mangeons puis certains font la sieste pendant que les autres se baladent autour de la maison. Les cultures sont très bien organisées comme partout et un petit étang est aménagé, qui sert à la baignade des canards.

Nous repartons après avoir réveillé nos guides. Nous sommes tous mangés par les sangsues minuscules qui se jettent sur nos chevilles régulièrement. Ce sera un court trajet jusqu'au village qui nous accueillera ce soir.

Lorsque nous arrivons à proximité du village il fait chaud et nous trempons nos pieds dans la petite rivière qui traverse l'endroit. Notre guide, Hui, fait des ricochets. Il doit être champion... Ca marche à tous les coups !

A l'orée du village, une petite fille fuit pour libérer ses buffles et les déplacer dans la rivière. C'est amusant de voir une si petite fille commander à de si gros animaux. Je trouve qu'ils ont l'air un peu stupide mais ils sont attachants.

20080901_Ha_Giang_IMG_5142Le premier bâtiment du village ressemble à une école. Il s'agit en fait du comité populaire. Même dans les endroits reculés il y a une présence architecturale, culturelle et politique du parti. Au milieu d'une salle remplies de bancs une statue de l'oncle Ho trône derrière une table de discours. Demain c'est fête nationale. Se passera-t-il quelque chose ?

Les gens du village viennent nous accueillir. Un peu méfiants parfois, souriants la plupart du temps. Ils nous montrent comment le thé est séché artificiellement, presque grillé en fait. Une pauvre poule déplumée et malade court dans tous les sens, les enfants lui courent après.

Nous partons pour une balade dans les plantations, guidés par Hui et par les enfants. Nous traversons les plants de thé, rejoignons un coupeur de bambou, sur le dos duquel tient un bébé que le père n'a pas besoin de soutenir.
Après une petite pause les pieds dans l'eau, nous retournons à la maison de nos hôtes. Les enfants s'amusent à nous faire des coiffures de fleurs. C'est très beau et très étudié. Ils savent ce qu'ils font. Nous rions beaucoup. Un grand-père s'approche alors que je suis seul, hésite, un peu timide, puis lorsque je me lève nous nous approchons l'un de l'autre et nous serrons chaleureusement la main. Il prend son petit-fils avec lui et me le présente. Nous faisons un concours de bruits de bouche avec l'enfant.

Le soir, nous échangeons des jeux avec le petit garçon de la famille. Il singe les occidentaux en se fabriquant une cravate en papier et des lunettes. Nous rions...

Après quelques verres d'alcool de riz et un repas pantagruélique nous allons nous coucher.

Quelle belle journée !

31 août 2008

Montagnes du Ha Giang, jour 2...

Lorsque nous nous réveillons, en ce dernier jour du mois d'août, le ciel est gris et il a plu toute la nuit. Nous appréhendons un peu la qualité des chemins que nous allons avoir à emprunter.

Pourtant nous partons, avec l'idée que si le chemin est impraticable nous ferons demi-tour pour rentrer. Notre guide et notre cuisinier se présentent à nous. Ce sont deux frères qui s'appellent Hui et Viet (ou quelque chose comme ça...). Pendant notre parcours Viet passera son temps à nous devancer en moto pour commencer à préparer la cuisine à l'étape suivante. Sa moto passe partout.

Nous commençons par descendre au village, Thong Nguyen, pour visiter rapidement le marché, acheter les capes de pluie et l'eau qui nous manquent. C'est mardi la fête nationale et des petits drapeaux rouge à étoile jaune sont accrochés partout. Ils contrastent fort avec les costumes des gens qui sont là. Certaines femmes ont les dents laquées ou mâchent du bethel, ce qui leur fait la bouche rouge.

Nous sommes à nouveau l'attraction. Nous prenons des photos. Les gens adorent se voir sur l'écran de l'appareil.
Puis nous partons pour notre petite montée. Dès la sortie de la route nous devons ôter nos chaussures. Je renonce et récupère mes tongs dans le sac. Je ferai toute la rando en tongs.
Après tout, les gens que nous croisons sont en zep (sortes de sandales de course d'une laideur rare) et marche tranquillement dans les cailloux. Il est vrai que leurs pieds sont souvent adaptés à la montagne : en triangle, plats, énormes ; parfois le petit orteil et le pouce peuvent accrocher le tong par les côtés... 

Nous allons traverser des paysages magnifiques de rizières en terrasses, nous passons à côté des fermes des Dao (prononcer Zao). Il y a toujours quelqu'un quelque part. Moi qui m'imaginais partir pour la grande aventure... En fait la montagne est très bien organisée et les différentes familles des différentes ethnies occupent tout le territoire ou presque avec des cultures de riz, de thé, parfois quelques potagers entourés par des barrières en bambou.

Nous grimpons tranquillement et nous arrêtons boire un thé dans une maison Dao. Les gens sont accueillants. Nous repartons et finissons par manger dans une autre maison, avant de visiter la belle-famille d'un accompagnateurs supplémentaire et provisoire qui s'est joint à nous sur le chemin.

Les maisons sont faites de contraste : traditionnelles, en bois, larges par rapport aux maisons viets, elles ont l'électricité, le téléphone et la télévision satellite... C'est drôle de voir ces gens en costume traditionnel, qu'ils ont l'air de porter très souvent, se jeter sur un feuilleton chinois mal doublé, montrer fièrement une photo de mariage kitschissime au-dessus du lit conjugal. Encore une fois : nous ne sommes pas hors du monde : ces gens font partie du monde. Les différences sont plus fines. Je m'étonne d'avoir pu penser que nous allions retourner au moyen-âge en faisant ce voyage. Je m'en veux un peu.

20080901_Ha_Giang_IMG_4954Nous continuons notre route après le repas et un ou deux trăm phần trăm (voir le message sur Mỹ Sơn) à l'alcool de riz. Dans l'après-midi nous verrons comment l'électricité est fabriquée : un petit moteur entrainé par l'eau canalisée pour irriguer les rizières, sur lequel sont branchés deux tous petits câbles. Demain nous verrons l'arrivée de l'électricité dans la maison : deux prises artisanales en bois abritées sous un morceau de plastique constitueront les seules arrivées de courant d'une des maisons où nous mangerons.

Le soir, après que B. et moi-même nous soyions égarés, nous retrouvons notre joyeuse bande et mangeons puis dormons dans une maison Dao. La grand-mère fabrique son papier et le fait sécher sur la terrasse qui ouvre sur la maison. Celle-ci est entourée de cochons et de poules, les buffles ne doivent pas être bien loin et des plants de thé nous permettent de goûter une infusion de feuilles fraiches. C'est amer et ça a un goût d'oeuf, mais on s'y habitue plutôt bien...

Nous mangeons et trinquons avec la famille. Dodo dans un lit dur comme du béton sous une moustiquaire. Demain réveil par le chant des coqs...

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30 août 2008

Balade dans le Ha Giang, jour 1...

...(Je fais l'impasse sur ces derniers quinze jours à Ha Noi pour raconter ce long week-end de fête nationale dans les montagnes de la province du Ha Giang... Je rattraperai mon retard plus tard car Ha Noi mérite qu'on y consacre un peu de temps...)

Nous partons donc, après avoir envisagé de faire le trajet en moto, pour la province du Ha Giang, située dans le nord du Viet Nam, région frontalière de la Chine.

20080830_Ha_Giang_IMG_4599Le rendez-vous avec Au., Cl., et Ag. - "trois expatriées" dont une vivant en Thaïlande, en vacances au Viet Nam - est pris à la gare de bus de My Dinh. On nous a dit que le dernier bus part à 6 heures du matin, nous sommes donc sur le pied de guerre dès 5h30.

Le rabatteur - qui accompagne le chauffeur de bus et qu'on verra plus tard hurler à chaque ville que l'on traversera pour attirer de potentiels voyageurs - le rabatteur, donc, nous place dans le véhicule, puis nous déplace pour caler d'autres passagers jusqu'à ce que le bus soit archi-plein, les gens entassés les uns sur les autres, parfois à cinq ou six pour quatre siège.

Nous ne partons qu'une fois le bus rempli au maximum - c'est ce que nous croyons alors - et entamons les cinq à six heures de voyage qui nous attendent. Finalement le temps passe vite malgré tout et nous arrivons rapidement à Tan Quang, ville étape avant la montée en xe om jusqu'à Thong Nguyen et le Pan Hou resort, camp de base avant d'aller marcher dans la montagne à la rencontre des populations qui y vivent.

Un Français a aménagé dans les montagnes un petit paradis derrière une rivière où il reçoit avec beaucoup de sympathie. Nous sommes, semble-t-il, des voyageurs un peu spéciaux car ils ont, lui et son "assistant" français, plus l'habitude de recevoir des agences de voyage que des expatriés et des touristes individuels.

20080830_Ha_Giang_IMG_4620Les xe om choisissent, évidemment, chacun une fille pour monter derrière eux. Je me retrouve donc sur la moto du caïd de service, qui doit avoir décidé de m'en faire voir de la témérité viet ! Nous manquons par deux fois de tomber et ratons de peu un buffle à la sortie d'un virage.
Au milieu du chemin les xe om s'arrêtent et nous pensons qu'ils vont renégocier le prix que nous avons obtenu. Finalement, il doivent renoncer car ils ne font que mouiller leurs motos avec l'eau d'une cascade pour les refroidir, mais nous aurons la confirmation que ce sont des pratiques courantes. Nous aurions dû appeler Pan Hou pour qu'ils nous envoient des xe om de confiance.

L'après-midi est déjà bien avancée quand nous arrivons à destination et, après avoir bu un verre, nous gagnons la salle où nous allons nous faire masser et prendre un bain traditionnel d'herbes diverses. C'est tout simplement... délicieux...

Demain nous décollerons tôt : nous nous couchons tôt, sous un orage de montagne magnifique et au son des crapauds et criquets qui emplissent les nombreuses mares et les arbres innombrables  qui occupent ce territoire de Pan Hou... Bonne nuit les petits...

23 août 2008

Week-end de tempête ? Bat Trang et Phu Dong...

Nous avions prévu d'aller à Mai Chau ce  week-end mais L., la colocataire de B., nous a donné l'information suivante : l'OMS interdit à tous ses employés de quitter Ha Noi ce week-end car une tempête comparable à celle d'il y a dix jours se prépare.

Nous décidons donc de louer une moto et de partir en vadrouille, avec I. à l'est le samedi, puis seulement tous les deux le dimanche, pour deux pagodes à l'ouest de la ville.

Le samedi nous prenons la route après le repas du midi (Bun Cha en centre ville). B., pas rassurée, monte sur la moto de I. Nous roulons dans la grisaille en direction de Bat Trang, la ville des céramiques. Certaines villes sont en effet spécialisées comme les rues peuvent l'être parfois. Il existe la ville de la soie, la ville du tissu, la ville du serpent (où l'on mange du serpent), etc.

Nous partons par une petite route. La circulation à Ha Noi est dense. C'est impressionnant mais franchement amusant. Il faut prendre sa place, ça ressemble un peu à la circulation Place de Clichy aux heures de pointes mais en moto et dans tous les sens.

20080823_Bat_Trang_IMG_3660Nous nous promenons dans Bat Trang, nous visitons les ateliers. C'est de l'artisanat... industriel. Des hommes et des femmes sont assis, de cette manière si particulière qu'ils ont tous ici, sur un sol de béton et répètent les mêmes gestes toute la journée. En occident on retrouvera ces bols, assiettes, tasses, vases, etc., dans les magasins Maisons du Monde ou autres.

Lorsque nous nous arrêtons pour acheter un vase un peu plus spécial, les patrons nous invitent à boire le thé. Ils nous expliquent qu'ils exportent beaucoup, particulièrement aux Etats-Unis. La ville est vide mais finalement ces boutiques ne servent pas à grand chose : la ville alimente les marchés du Viet Nam et du monde.

Nous repartons et prenons la route de Phu Dong, où est située la pagode du héros Giong. I. se repère très bien. Nous traversons un chantier immense de construction d'une voie rapide. Il faut passer entre les camions, éviter les motos et faire attention aux nombreux trous de ce qui n'est encore qu'une large piste. Je comprends que j'ai été un peu naïf de croire que les masques que les demoiselles portent en moto n'étaient qu'une coquetterie : la poussière est partout.

20080823_Bat_Trang_IMG_3775Nous traversons le fleuve Rouge sur une voie rapide qui comporte une voie spéciale pour les motos. Dans les champs que la route surplombe on brûle des feuilles et des végétaux. Avec le brouillard et la grisaille ces points de fumée donnent l'impression que nous sommes dans une sorte de monde parallèle, au temps suspendu.

Nous sortons de la route par une petite voie de terre et de bitume défoncé. Nous croisons des marchands ambulants, des fleuristes qui transportent leurs bouquets en équilibre sur leur moto, nous passons au milieu des vaches.

Nous visitons la pagode du héros Giong. Elle est vide, hormis la présence d'un petit monsieur qui dort dans un coin. Nous faisons ami-ami avec l'une des nombreuses minuscules grenouilles qui logent ici, puis nous allons voir les chevaux se baigner dans l'étang voisin. Un type se balade à vélo avec un casque de moto. Ils ne l'enlèvent jamais !

Sur le retour la nuit commence à tomber et un orage au vent fort soulève la moto. Nous sommes trempés. Lorsque nous passons sur le pont Chương Dương un coucher de soleil incroyable nous force à nous arrêter, au milieu de la route, comme tout le monde. C'est un mélange d'orange et de mauve qui transperce l'orage. Je n'en ai jamais vu de pareil.

Le soir nous nous séparons avec I. puis B. et moi allons au Bia Hơi boire une bière à 3 000 Đong, les pieds dans la rue.

Demain... l'ouest !

17 août 2008

Ha Noi, début du deuxième voyage...

Nous sommes rentrés à Ha Noi depuis plusieurs jours.

20080815_ha_noi_IMG_3260Entre-temps les parents de B. sont eux aussi rentrés, après un périple pas facile à Sa Pa : du fait des orages de tempête de la semaine dernière les voies vers et depuis Sa Pa ont été très abîmées. En trois jours de voyage ils passent près de trente six heures dans le train, couchette à l'aller, "cage à lapins" au retour. Les "cages à lapins" sont des voitures dont les bancs sont faits de bois bruts et dans lesquels des grillages font office de fenêtres.

Ils sont un peu fatigués mais ils ont le sourire. Nous passons leurs dernières quarante huit heures avec eux. Acheter les derniers souvenirs, manger ce qu'on ne mangera plus avant longtemps, ces petites choses que l'on ne s'est pas vu faire pendant le séjour et qui prennent soudain une importance que l'on n'aurait pas pensée.

Nous les accompagnons à l'aéroport le vendredi. B. leur conseille de garder 14 dollars chacun pour payer la "taxe de sortie", mais il semble que ça n'existe plus et ils ne les utiliserons finalement pas. Au retour nous sommes pris au coeur d'une bagarre entre le soleil et la lune alors que nous traversons le fleuve Rouge. Finalement c'est la lune qui gagne, comme souvent ici, et le soleil se couche.

Cette semaine je rencontre mieux L. et W., les deux colocataires de B. Elles sont vraiment sympathiques et il règne une ambiance chaleureuse dans la maison, où l'on parle Anglais et Français. Lundi prochain, nous commencerons le Kung-Fu avec Master Quang, B., L. et moi.

Avant que nous partions pour notre voyage, L. et W. sont allées chercher un chat. C'est une petite minette adorable et sociable qui a une voix de ténor. Elles l'ont appellée Bat Tir, ce qui signifie "pastèque" en Arabe. Nous la retrouvons avec plaisir.

Le soir du vendredi, nous sommes invités à manger des Pho Cuong chez Au., une autre expatriée qui vit dans une maison splendide. Nous passons la soirée à refaire le monde et à parler de la politique française actuelle.

20080816_ha_noi_IMG_3266Samedi nous allons visiter le musée d'ethnologie avec W., Ch. (une autre francophone vivant au Viet Nam) et un ami argentin de cette dernière. C'est un petit musée mais très intéressant, qui présente les costumes, objets, outils, maisons et coutumes des différentes ethnies du Viet Nam. Ce n'est pas la grande entente entre les Viets et les ethnies, particulièrement dans les hauts plateaux du centre, car les ethnies se sont plutôt mises du côté des Français puis des Américains pendant les guerres. J'ai hâte d'aller les rencontrer vraiment, si c'est possible. L'épisode à Kon Tum me fait dire que ça l'est.

Le samedi soir nous sommes invités par I. à venir boire l'apéro chez Ca. C'est vraiment une soirée d'expatriés. Je suis surpris de voir qu'ils ont l'air à la fois très attachés au Viet Nam et qu'en même temps ils se regroupent entre eux. J'essaie de m'imaginer expatrié mais je n'arrive pas à savoir ce que je ferais. Je suppose qu'il est à la fois exaltant et difficile de se retrouver loin de chez soi, dans un pays si différent d'autant plus.
De la famille de C. loge chez elle pour une semaine encore. Ils ont fait un grand tour par le Cambodge et le Laos. Lui me raconte un précédent voyage en Mongolie. Ca me fait rêver. J'aurais voulu venir au Viet Nam en prenant le Transsibérien et en faisant une halte à Oulan Bator, mais c'était trop cher et peut-être trop long. Une prochaine fois.

Après l'apéritif, qui dure un moment, nous montons, B. et moi, sur la moto de I. pour aller au "poulet au miel". C'est une rue où les restaurants "à petites tables" ne vendent que du poulet au miel et du pain au miel. C'est absolument succulent et Ha Noi by night en moto est magique. I. n'hésite pas à conduire à la vietnamienne et à monter sur le trottoir pour prendre une rue en sens unique. C'est la pleine lune, il y a du monde dehors.

Dimanche, c'est repos. Les gens sortent, c'est encore un peu la pleine lune. Il fait chaud.
C'est bon d'être ici.

13 août 2008

Da Nang - Ha Noi... 19 heures !

Nous voilà sur le chemin du retour à Ha Noi, après ces deux semaines à vagabonder...

Nous prenons le train à Da Nang, dans une couchette "low cost". Ils ont dû vouloir placer tous les touristes ensemble car nous sommes dans la même cabine qu'une famille indo-anglaise qui a l'air passablement écoeurée par l'odeur et la propreté des lieux... C'est vrai que ce n'est pas engageant... Ils ne sortiront pas de la cabine de tout le voyage.

Le train part tout doucement pour ce "long" voyage. On se croirait dans "L'Homme qui voulut être roi" en version cheap.
Chaque voiture a son préposé, qui se rhabille à chaque halte puis retourne se coucher. Les portes entre les wagons glissent d'un côté à l'autre en fonction des mouvements du train, l'odeur est terrible, le bruit aussi, mais c'est amusant. Ca vit !

A chaque arrêt, des gens descendent pour acheter à manger sur le quai, où sont installés des petits stands qui vendent tout ce que l'on peut trouver dans la rue, ou presque.
Au petit matin, une dame vient nous vendre une sorte de "mini-sandwich" fait de pâte de riz et d'un minuscule morceau de viande. Ca fait du bien quand même après la nuit dans les puces des autres et sous la climatisation détraquée.

Une dame aux dents laquées nous sourit dans le couloir, nous longeons la mer et ses immenses filets suspendus. Lorsque nous arrivons vers Ha Noi, nous rasons de plus en plus les maisons. Le train passe dans la rue !

A chaque intersection, un employé des chemins de fers ferme les barrières et tient son petit drapeau droit comme un bambou. A l'arrivée à Ha Noi, le haut-parleur diffuse une musique d'accueil et ce que nous prenons pour des informations sur la ville. Une voix criarde hurle dans son micro et je me demande si les Viets eux-mêmes comprennent quelque chose.

Nous retrouvons la chaleur écrasante de Ha Noi, sa circulation, ses bruits, ses odeurs. Welcome home !

12 août 2008

Mỹ Sơn : trăm phần trăm (100%) !

Le matin du lundi nous nous promenons, nous faisons encore fabriquer quelques vêtements, puis nous louons une moto pour aller jusqu'à Mỹ Sơn où travaille F., un collègue archéologue italien de B. qui participera à sa fouille d'octobre.

20080811_My_Son_IMG_3184C'est la première fois que je conduis une moto ici et je ne suis pas rassuré. Heureusement les motos sont semi-automatiques (elles n'ont pas d'embrayage) et c'est ça de moins à penser ! En moto je découvre qu'il ne sert à rien de chercher à anticiper trop tôt : une poule peut débouler devant moi à n'importe quel moment, ou alors une voiture qui double dans un virage, ou un vélo surchargé qu'il faut doubler malgré la rizière qui borde le chemin.
Le pire reste tout de même de tourner à gauche... particulièrement à l'arrivée sur une route nationale ! Finalement rien ne sert de s'inquiéter : il faut traverser la route comme on la traverse à pied, en étant attentif et... les autres véhicules passent autour !

Nous passons devant le plateau de tournage d'un clip ou d'un film. Ils ne peuvent pas se permettre d'arrêter la circulation ; on se demande comment va être leur prise de son.

En arrivant à Mỹ Sơn, suite à une incompréhension F. n'est pas là : il nous attend à Hoi An. Babel !
Nous attendons donc au milieu des quelques touristes japonais qui s'aventurent ici à cette heure où les températures peuvent atteindre des sommets, comme l'humidité. 20080811_My_Son_IMG_3192

Lorsque F. arrive il demande l'autorisation à l'officier de sécurité du site pour que nous puissions nous aussi monter à moto jusqu'au site. Autorisation accordée. Une fois nos motos garées, nous bénéficions d'une visite exceptionnelle. F. travaille ici depuis cinq ans et connaît parfaitement les lieux. Il nous fait visiter les chantiers en cours et nous explique l'histoire de ce site Cham, ancienne comme récente.

Le site a été particulièrement touché par la guerre contre les Américains. Même s'ils le nient les preuves que ces derniers se sont acharnés sur ce site pour le détruire sont nombreuses : trous énormes de bombes, briques des édifices recuites par les munitions explosives. Le temple dit A1, par exemple, aurait résisté aux bombardements ; il est fort probable que l'armée américaine a envoyé un hélicoptère pour attaquer à la mitrailleuse l'édifice trop résistant... La colonisation par le vide...

20080811_My_Son_IMG_3173F. nous explique que le site tout entier est contenu dans une bassine entre les monts qui l'environnent, ce qui fait que, vu du dessus, il a l'air d'un Mandala. Il nous raconte que les Chams étaient strictement des commerçants et ne fabriquaient de la céramique que pour un usage courant. En revanche ils tiraient leurs principes d'architecture de l'Inde, dont ils ont emprunté la culture. Les temples ressemblent donc - toujours selon F. - beaucoup aux temples indiens, dans leur principe de construction.
Ils sont faits de briques et laissent apparaître très peu d'éléments en pierre, de même que peu d'inscriptions. Les briques n'étaient taillées qu'une fois assemblées, ce qui participe de la finesse des sculptures que l'on trouve sur les bâtiments.

Le site est vraiment dévasté mais ce qui en reste est splendide. Les Viets ont souhaité, pour bien faire, étayer et protéger de l'eau un des édifices les mieux conservés mais qui commençait à s'écrouler : ayant très peu étudié la structure du bâtiment et confié les travaux à des non-archéologues ils ont mal étayé et ont couvert l'endroit avec de la tôle qui a pour double inconvénient de faire chauffer la brique et d'empêcher la pluie de tomber sur le bâtiment. Or la brique utilisée se solidifie grâce à l'eau... Comme quoi même en voulant bien faire... Dorénavant personne ne veut toucher à ce bâtiment, car chacun sait qu'il s'écroulera si des travaux sont entrepris et personne ne veut avoir de problèmes avec les autorités Viets qui ne comprendraient pas. 20080811_My_Son_IMG_3193

Lorsque nous avons fini la visite nous repartons à moto. Le site est fermé au public et, sur le chemin, alors que nous nous apprêtons à redescendre, nous passons à côté du restaurant où toute l'équipe - y-compris le directeur - est en train de manger et de boire. Nous nous arrêtons et sommes invités.

F. nous présente, B. et moi, comme faisant partie de la célèbre école française avec laquelle B. travaille. Je suis un peu embêté mais bon...
Toute l'équipe nous dit qu'elle est très heureuse que nous soyons là. Un des archéologues italiens de l'équipe de F., qui n'est pas là depuis longtemps, est déjà saoul et s'étonne à chaque geste des Vietnamiens présents.

Le directeur, le responsable de la sécurité (en uniforme avec galons), divers spécialistes et employés du site viennent tour à tour près de nous, nous remplissent nos verres de bières, ajoutent des glaçons et disent presque en chantant... "trăm phần trăm" ! C'est-à-dire "cent pour cent", soit "cul-sec" en bon Français ! Nous suivons, la bière est légère.

Au bout d'un moment nous découvrons que le pneu arrière de notre moto est crevé. Nous sommes invités par F. et le directeur à dormir sur place. Soit !20080811_My_Son_IMG_3190

Nous descendons, déjà bien gris, pour manger chez les Italiens car le petit repas ne suffit pas. Puis nous repartons vers le restaurant du bas du site pour finir la soirée à coup de trăm phần trăm... Le directeur, le chef de la sécurité, tout le monde nous a à la bonne. Nous chantons dans diverses langues, le directeur joue de la guitare, tout le monde est saoul... Arrive un moment où F. me dit discrètement qu'il serait de bon ton de faire un petit discours de remerciements... Je m'y colle et l'alcool m'aide à improviser en Anglais un couplet sur l'amitié Franco-vietnamienne. Nous finissons par un trăm phần trăm... Ca fatigue et l'estomac se remplit vite.

Après avoir achevé quelques uns des buveurs de la tablée nous allons nous coucher, l'estomac un peu chamboulé. Demain matin un des employés réparera notre pneu avant que nous partions pour Da Nang prendre notre train pour rentrer à Ha Noi. Les hôtesses de l'hôtel seront inquiètes et contentes de nous retrouver vivants...

Une visite 100 pour 100 !

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