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Un papillon en Indochine
9 août 2008

24 heures à Kon Tum

Kon Tum, chef-lieu de la province de Kon Tum... Arrivée 5h35 du matin.

Après près de 12 heures de voyage (le bus est allé si vite que nous avons beaucoup d'avance !) nous arrivons à Kon Tum. Ce matin, à l'approche de la ville, lors d'une pause pipi-cigarette, nous avons pu voir ces paysages de montagne verdoyante où les Américains et les Viets ont combattu...

A l'arrêt repas hier soir, nous avons mangé dans un "routier" très particulier : sous des toits de tôle on sert plusieurs plats que tout le monde partage. Chacun s'occupe de frotter les bols et les baguettes de tous. Un vieux monsieur veut absolument que je mange de tout et me remplit mon bol de poisson et d'oeufs de caille.

20080809_Kon_Tum_IMG_2900A l'arrivée des xe om nous emmènent (c'est ma première fois) avec tous nos bagages vers un des rares hôtels de Kon Tum. Nous pensions avoir réservé mais l'hôtel est complet. Il semble qu'un organe du parti tient son congrès dans la ville. Nous marchons un peu pour trouver un hôtel immense, l'hôtel Indochine. Hum... Je l'ai un peu mauvaise de coucher dans un lieu qui porte ce nom. J'ai plus que jamais l'impression d'être un héritier de colon.

L'hôtel ressemble à un de ces bâtiments soviétiques, très grands et très vides. La chambre vaut 35 dollars, ce qui approche le luxe déjà. Nous décidons de ne pas chercher plus loin. Nous sommes exténués.

Une petite sieste plus tard nous partons en balade dans la ville, non sans avoir bu un café glacé alors que des enfants nous surveillent pour récupérer nos sachets de sucres qu'ils avalent d'un trait.

Nous décidons d'aller réserver un bus pour Da Nang pour demain matin. Sur le chemin nous revoyons l'église en bois que nous avions aperçue en venant ce matin. Elle a été construite par les Français et derrière elle se situe un orphelinat. L'endroit semble être un vrai lieu de vie. De vieilles femmes prient à l'intérieur et un guide Ba Na nous adresse la parole en Anglais pour nous proposer ses services. Nous discutons un peu avec lui. Il a gardé son casque sur la tête, comme beaucoup de gens ici.

Nous allons à la mini-station de la compagnie de bus avec laquelle nous sommes venus ici. "Da Nang ?". "No". Puis un autre employé passe un coup de fil et nous dit que c'est d'accord. Départ à 7h30 demain matin.

Tout le monde nous dit "Hello !" dans la ville. A chaque fois que l'on passe devant une maison ou un magasin. "What you name ?" "Where are you from ?" En allant à l'arrêt de bus un père de famille fait sortir sa femme et ses enfants pour tailler la bavette avec nous. Nous prenons une photo. Nous rions. 20080809_Kon_Tum_IMG_2970

Une maison diffuse de la musique à fond les manettes tandis que des jeunes gens s'attroupent et que des vieilles femmes en costume traditionnel discutent : on célèbre un mariage.

Nous allons manger dans un restaurant qu'un artiste francophone a aménagé derrière sa maison. C'est un petit paradis au milieu de la ville. Il pleut à verse. Les Jeux interdits, puis Iberia d'Albeniz.

En repartant un vieil homme arrête sa moto à notre hauteur, nous demande d'où nous sommes, puis dans un Français impeccable nous dit qu'il est "enchanté" de notre présence à Kon Tum. Quel accueil ! Les enfants viennent rire avec nous sur notre passage.

Nous décidons de faire un tour du côté d'un des "villages ethniques" qui bordent la ville. Nous nous retrouvons dans un village Da Na et alors que je filme une bête poule qui traverse la "rue", on entend une musique rythmée venant d'une maison proche. Nous avons dépassé la maison commune, grande maison sur pilotis au toit de paille au sommet de laquelle on n'a pas manqué de placer une étoile jaune.

20080809_Kon_Tum_IMG_3029En approchant de la maison musicale nous voyons deux occidentaux assis sur le perron en hauteur. Un Viet à casquette bleue nous propose de monter. C'est un des Easy Riders de Da Lat, qui proposent des parcours dans la montagne aux touristes. La prochaine fois on se fait ça ! B. a rencontré un de ses collègues pendant le tour qu'elle a fait avec ses parents à Da Lat. Il parle très bien Français, est très sympathique et nous explique
comment les Da Na vivent. Nous visitons la maison, où la famille semble vivre toute entière sur deux paillasses. Une toute petite pièce, en hauteur elle aussi, dans laquelle on marche sur du bambou au-dessus des vaches qui se reposent sur leur plancher, contient la "cheminée" qui évacue ses fumées dans la maison : c'est pour contrer les moustiques nous explique-t-on.

Le vieil homme qui a l'allure et le rire d'Henri Salvador est le chef du village. Il est très pauvre nous dit-il. On n'a pas de mal à le croire. Il parle lui aussi le Français. Il semble que les missionnaires français ont diffusé la langue dans toute la ville. Il nous joue quelques morceaux, nous invite à l'imiter, nous rions...

En partant les occidentaux et nous lui laissons chacun vingt mille dongs en remerciements. Il nous prend dans ses bras, embrasse la main que nous lui tendons pour le saluer.

Nous continuons dans le village et tout le monde continue de nous dire "hello", jusqu'à ce qu'une jeune fille sorte de chez elle avec deux goyaves qu'elle nous offre. "Hello, how are you ? I'm fine thank you, what about you ? I'm fine. Where are you from ? Pháp ! France ? Good bye. Good bye, have a nice day." Elle court rentrer chez elle. Elle a pratiqué un peu ses leçons d'Anglais.

IMG_3096Nous rentrons en ville. C'est un immense marché, comme beaucoup des villes que nous avons traversées. Les étals débordent de denrées, de produits électroniques. Sur le chemin un bâtiment porte le drapeau cubain à côté du drapeau viet. Je m'arrête prendre une photo et comme le monsieur qui est assis à l'intérieur s'approche de moi, je lui demande en Espagnol s'il parle la langue. Il me répond que oui et m'explique alors que les Cubains aident la ville pour les travaux de la route Ho Chi Minh à-travers cet organisme. Nous repartons à coup de "Hasta luego".

Le soir nous buvons une bière au bord de l'eau et mangeons dans un petit restaurant de rue. Nous sommes vraiment l'attraction aujourd'hui.

Dodo tôt pour lever tôt, à la vietnamienne. Journée magique.

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