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Un papillon en Indochine
31 août 2008

Montagnes du Ha Giang, jour 2...

Lorsque nous nous réveillons, en ce dernier jour du mois d'août, le ciel est gris et il a plu toute la nuit. Nous appréhendons un peu la qualité des chemins que nous allons avoir à emprunter.

Pourtant nous partons, avec l'idée que si le chemin est impraticable nous ferons demi-tour pour rentrer. Notre guide et notre cuisinier se présentent à nous. Ce sont deux frères qui s'appellent Hui et Viet (ou quelque chose comme ça...). Pendant notre parcours Viet passera son temps à nous devancer en moto pour commencer à préparer la cuisine à l'étape suivante. Sa moto passe partout.

Nous commençons par descendre au village, Thong Nguyen, pour visiter rapidement le marché, acheter les capes de pluie et l'eau qui nous manquent. C'est mardi la fête nationale et des petits drapeaux rouge à étoile jaune sont accrochés partout. Ils contrastent fort avec les costumes des gens qui sont là. Certaines femmes ont les dents laquées ou mâchent du bethel, ce qui leur fait la bouche rouge.

Nous sommes à nouveau l'attraction. Nous prenons des photos. Les gens adorent se voir sur l'écran de l'appareil.
Puis nous partons pour notre petite montée. Dès la sortie de la route nous devons ôter nos chaussures. Je renonce et récupère mes tongs dans le sac. Je ferai toute la rando en tongs.
Après tout, les gens que nous croisons sont en zep (sortes de sandales de course d'une laideur rare) et marche tranquillement dans les cailloux. Il est vrai que leurs pieds sont souvent adaptés à la montagne : en triangle, plats, énormes ; parfois le petit orteil et le pouce peuvent accrocher le tong par les côtés... 

Nous allons traverser des paysages magnifiques de rizières en terrasses, nous passons à côté des fermes des Dao (prononcer Zao). Il y a toujours quelqu'un quelque part. Moi qui m'imaginais partir pour la grande aventure... En fait la montagne est très bien organisée et les différentes familles des différentes ethnies occupent tout le territoire ou presque avec des cultures de riz, de thé, parfois quelques potagers entourés par des barrières en bambou.

Nous grimpons tranquillement et nous arrêtons boire un thé dans une maison Dao. Les gens sont accueillants. Nous repartons et finissons par manger dans une autre maison, avant de visiter la belle-famille d'un accompagnateurs supplémentaire et provisoire qui s'est joint à nous sur le chemin.

Les maisons sont faites de contraste : traditionnelles, en bois, larges par rapport aux maisons viets, elles ont l'électricité, le téléphone et la télévision satellite... C'est drôle de voir ces gens en costume traditionnel, qu'ils ont l'air de porter très souvent, se jeter sur un feuilleton chinois mal doublé, montrer fièrement une photo de mariage kitschissime au-dessus du lit conjugal. Encore une fois : nous ne sommes pas hors du monde : ces gens font partie du monde. Les différences sont plus fines. Je m'étonne d'avoir pu penser que nous allions retourner au moyen-âge en faisant ce voyage. Je m'en veux un peu.

20080901_Ha_Giang_IMG_4954Nous continuons notre route après le repas et un ou deux trăm phần trăm (voir le message sur Mỹ Sơn) à l'alcool de riz. Dans l'après-midi nous verrons comment l'électricité est fabriquée : un petit moteur entrainé par l'eau canalisée pour irriguer les rizières, sur lequel sont branchés deux tous petits câbles. Demain nous verrons l'arrivée de l'électricité dans la maison : deux prises artisanales en bois abritées sous un morceau de plastique constitueront les seules arrivées de courant d'une des maisons où nous mangerons.

Le soir, après que B. et moi-même nous soyions égarés, nous retrouvons notre joyeuse bande et mangeons puis dormons dans une maison Dao. La grand-mère fabrique son papier et le fait sécher sur la terrasse qui ouvre sur la maison. Celle-ci est entourée de cochons et de poules, les buffles ne doivent pas être bien loin et des plants de thé nous permettent de goûter une infusion de feuilles fraiches. C'est amer et ça a un goût d'oeuf, mais on s'y habitue plutôt bien...

Nous mangeons et trinquons avec la famille. Dodo dans un lit dur comme du béton sous une moustiquaire. Demain réveil par le chant des coqs...

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