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Un papillon en Indochine
6 août 2008

Chợ Lớn

Saigon, deuxième jour...

B. part à Đà Lạt avec ses parents ce matin. Une heure dans un petit zinc.

Quant à D. et moi, nous restons à Saigon et commençons par prendre un petit déjeuner avec le responsable de l'entreprise avec laquelle D. est en contact ici. Il nous parle de ses études dans une très grande école à Paris, des qualités du terrain vietnamien pour la construction, de l'influence culturelle française... Il parle très bien le Français.

2008_Viet_Nam_IMG_2318Sympa, il met à notre disposition une voiture avec chauffeur. Nous entamons cette courte journée par une visite à Chợ Lớn, le quartier chinois, qui fut une ville à part entière il n'y a pas si longtemps que ça et est maintenant un district de Sài Gòn.

Le quartier est construit autour du marché couvert, qui s'étend au dehors dans les rues avoisinantes par des rangées de boutiques. Toutes les boutiques qui bordent la rue vendent la même chose ou presque. Ici on se regroupe par produit, comme à Ha Noi et partout ailleurs.

Au marché les vendeuses ne cherchent pas à nous alpaguer comme ailleurs, on passe presque inaperçu et ce n'est pas désagréable. Celui-ci est construit sur deux étages qui entourent une sorte de patio où se dresse une statue devant laquelle on vient brûler de l'encens. Les allées sont étroites, étroitissimes. On y vend linge de toilette, de maison, vêtements, valises, poissons, viandes, valises... Hors du marché "en dur", un marché couvert par de la tôle jouxte le premier : c'est le marché aux herbes et aux épices. De très gros paquets d'herbes, de champignons, d'épices multicolores remplissent les échoppes qui débordent. L'odeur est indéfinissable. L'accumulation d'odeurs diverses donne un côté âpre à l'odeur générale, que l'on renifle parfois dans les rues de Ha Noi aussi, au détour d'une rue.

Dans le marché les produits vont et viennent, portés parfois par des hommes qui en ont jusque sur la tête et ne voient pas devant eux. Tout bouge, ça grouille de vie.

20080806_Saigon_IMG_2408En sortant, le chauffeur nous dépose d'office devant une pagode, ou plutôt devant l'entrée de service. C'est un grand bâtiment ouvert comme un cloître où l'on vient prier, brûler de l'encens, brûler un faux billet ou un petit mot. Au centre de l'édifice des spirales d'encens se consument lentement au plafond. Tout au fond, la partie couverte du bâtiment contient les grandes statues en bois laqué des personnages ou divinités que l'on vient vénérer ici. Comme d'habitude, on entend plus le bruit du ventilateur et les klaxons dans la rue qu'autre chose, mais il règne tout de même une atmosphère de calme.

20080806_Saigon_IMG_2433Au mur sont accrochés des panneaux où l'on vient agrafer une phrase incompréhensible écrite en idéogrammes sur du papier rose. Les petits papiers volètent à cause du courant d'air. Au mur encore, des panneaux de marbre couverts d'idéogrammes mais aussi le journal du jour en Chinois et un document, rédigé en Français, émis par le "Corps d'occupation de Saigon" et disant : "Le commandant supérieur de la subdivision de Saigon place sous la protection de tous les militaires français [...] la pagode de Kwang Chiu Whay Quan. Il espère que tous comprendront que les objets de culture à l'extérieur et à l'intérieur de la pagode méritent le plus grand respect." C'est daté de 1860... Les Vietnamiens et les Chinois n'ont pas toujours vécu en bonne harmonie. Le colonisateur se serait-il placé en médiateur ? Hum... Toujours le bon blanc... Nos députés n'ont pas besoin de ça pour voter leurs lois valorisant les bienfaits de la colonisation française... Hum...

Nous quittons Chợ Lớn et après un moment nous nous arrêtons pour manger dans un restaurant qui a l'air fameux mais qui est fermé. Il est trop tard. Du coup nous bifurquons vers le premier restaurant ouvert au Viet Nam par une chaîne thaïlandaise. Après avoir mangé des spécialités assez bonnes mais un peu aseptisées (par rapport aux restaurants de rue, ça n'a rien à voir !) je discute en Anglais avec le serveur qui voudrait bien passer une journée la semaine prochaine à me montrer Sài Gòn. Nous parlons de son salaire : il gagne moins de deux millions de Dongs, soit moins de 100 dollars... Nous venons de manger pour 350 000 Dongs... (à Ha noi avec B. nous mangerons pour 30 000 Dongs par repas). Nous prenons des photos et je lui promets que dès mon retour à Ha Noi je les lui enverrai.

Le chauffeur nous reprend et nous voulons nous promener sur les bords de la Sài Gòn, mais il y a des travaux. Nous faisons une balade en voiture puis nous rentrons faire une sieste à l'hôtel, exténués.

Ce soir nous irons manger dans le quartier de Pham Ngu Lao avant de nous coucher, tôt pour une bonne nuit. Ce sera sans compter avec les travaux qui vont durer toute la nuit... juste en dessous de la fenêtre de la chambre que j'ai récupérée au 4e étage.

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